Olivier Goy est le fondateur de Lendix, fintech française de crowdlending. Il sera présent le 2 février 2017 lors d’IN Banque pour développer son retour d’expérience de place de marché permettant le financement des PME par des particuliers ou des institutionnels. Les points-clés de son intervention.
IN Banque. Quels sont les profils des investisseurs présents sur votre plate-forme?
Olivier Goy. Parmi nos prêteurs, on trouve des particuliers de toutes les catégories socio-professionnelles. La moyenne d’âge est de 40 ans et les prêts vont de 20 à 2000 euros. Mais plus d’un tiers des prêteurs sont des institutionnels, par exemple des assureurs comme CNP Assurances ou la Matmut. Un autre tiers des prêteurs sont des family offices.
Et les sociétés qui sont en recherche de fonds ?
On trouve des structures allant de 3 à 1800 salariés, réalisant des chiffres d’affaires de 400 000 euros à 200 millions, et empruntant pour des montants allant de 30 000 euros à 2 millions. A la médiane, l’emprunteur réalise un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros pour 200 000 euros de résultat.
Comment convaincre de nouveaux utilisateurs de la plate-forme ?
Nous déployons beaucoup d’efforts pour nous faire connaître auprès des emprunteurs. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont des acteurs qui sont déjà financés par le système bancaire mais qui, ponctuellement, peuvent avoir des difficultés à obtenir l’aval de leur banque sur un financement précis – comme par exemple des recrutements ou un actif immatériel. Du côté des investisseurs nous avons déjà près de 18 000 prêteurs qui utilisent la plate-forme, certains institutionnels ayant investi près de 15 millions d’euros au total. Ils ne payent rien pour utiliser la plate-forme, nous nous rémunérons uniquement auprès des emprunteurs par des frais de dossier et un pourcentage sur le capital restant dû.
Quels sont les facteurs clés pour favoriser l’usage ?
L’expérience que nous proposons, et je le détaillerai lors d’IN Banque, participe du succès : l’application mobile, la signature électronique, l’investissement en un clic, tout cela a un côté presque ludique. D’autant que nous conseillons à nos investisseurs de diversifier leur portefeuille avec au minimum 50 projets. Et pour les emprunteurs, l’expérience est avant tout dans le délai d’acceptation : nous sommes capables d’apporter une réponse à une demande de financement sous 48H, ce qui bien sûr est incomparablement plus faible que ce que l’on observe dans une banque. La technologie nous aide à être rapide, bien sûr, mais surtout il s’agit de complètement repenser le processus, de considérer l’emprunteur comme un client et non comme un demandeur. J’y reviendrai là aussi lors d’IN Banque.
Comment travailler avec les banques dans une logique de coopération ?
Une nouvelle fois : les clients qui empruntent chez nous empruntent aussi auprès des banques. Aussi il y a définitivement une complémentarité. Il n’y a pas lieu de pousser à tout crin pour une coopération mais celle-ci est tout à fait envisageable. Dans un premier temps, nous continuons à nous développer avec un volume de prêt qui avoisine aujourd’hui les 60 millions d’euros.