Circle propose une application mobile de messagerie permettant d’envoyer de l’argent aussi simplement qu’on envoie un e-mail ou un SMS, mais aussi une plate-forme de trading destinée aux institutions financières et leur permettant de gérer des paiements internationaux en crypto-monnaie. Explications avec Marieke Flament, Directrice Générale pour l’Europe de la start-up fondée en 2013 (Voir également l’entretien en vidéo réalisé lors d’IN BANQUE 2018).
IN Banque : Le modèle B2C Circle a évolué depuis les débuts de la start-up. Circle était surtout connue comme une « start-up bitcoin », aujourd’hui vous communiquez avant tout sur le thème du paiement social. Pourquoi cette évolution ?
Marieke Flament : L’idée du micro-paiement est présente depuis le début chez Circle. L’entreprise a été créée en 2013, l’application Circle Pay, destinée aux consommateurs et leur permettant d’effectuer des paiements dans une messagerie, lancée en 2015 aux Etats-Unis, en 2016 en Europe.
L’architecture technologique, basée sur la blockchain, a naturellement conduit les fondateurs à utiliser le bitcoin dans un premier temps, mais nous pensons que le consommateur n’a pas besoin de savoir par quels protocoles techniques le système fonctionne, et par ailleurs peut méconnaître le bitcoin ou en avoir une image négative, aussi Circle Pay permet effectivement aujourd’hui de payer en dollars, en euros, et en livres, mais plus en bitcoins.
Comment concrètement fonctionne un paiement via messagerie instantanée ?
Prenons un exemple : je possède notre application, mais pas vous, néanmoins je vous connais et je dispose de votre numéro de téléphone. Je peux vous envoyer de l’argent par l’application ce qui engendrera un lien que vous pourrez activer soit en téléchargeant vous-même l’application, soit en étant emmené vers notre site Web.
Le processus qui consiste à s’enregistrer et à envoyer ou recevoir de l’argent est conçu pour prendre le moins de temps possible, avec la possibilité de choisir de lier soit sa carte bleue, soit son compte bancaire. Nous sommes très attentifs à l’expérience utilisateur.
Comment rassurer le consommateur quant à la sécurité du système ?
Nous déployons plusieurs mesures de sécurité et garanties de confiance : code PIN, technologie Touch ID, service client en Français… Créer la confiance est essentiel car nous proposons une nouvelle façon de faire – du moins en France car en Chine ou en Norvège par exemple, l’habitude des paiements par SMS est déjà présente – et devons imposer notre marque. A cette fin nous sommes d’ailleurs vigilants à créer un réseau d’ambassadeurs, notamment en encourageant le parrainage. J’ajoute que les paiements effectués via Circle Pay sont en moyenne inférieurs à 20 euros.
Quel est votre modèle économique ?
Circle Pay est, c’est une force, complètement gratuit dans les 29 pays où l’application existe. Notre plate-forme de trading B2B, où transitent près de 2 milliards de dollars par mois, est l’activité qui engendre pour nous des revenus. S’agissant des consommateurs, l’idée est de prendre du volume sur un marché. Nos utilisateurs – près d’1 million dans le monde – sont en majorité jeunes, puisque 90% ont moins de 35 ans, et nous avons pour projet de proposer à terme à ces consommateurs une suite de produits d’investissements, lesquels nous permettront de créer du revenu en B2C.
Cette technologie peut-elle s’intégrer à Facebook Messenger ou Whatsapp ou d’autres applications tierces ?
Il est vrai que notre vision est d’intégrer un jour Circle Pay dans ce type de plates-formes. Il y a quelques semaines nous avons annoncé la création du projet CENTRE, une fondation externe autour de la blockchain, des portefeuilles électroniques, et de l’open source. Cette fondation a pour ambition de faire avancer les concepts centraux pour nous d’interopérabilité et d’ouverture. Ils constituent l’ADN de Circle qui souhaite réellement initier un écosystème. L’Internet de l’argent n’existe pas encore, nous voulons contribuer à le bâtir.
Quelles sont vos perspectives de développement en France ?
Aujourd’hui Circle comporte 150 collaborateurs, dont environ 70% de techniciens qui travaillent sur nos outils et autour de l’intelligence artificielle. En France, nous n’avons pas encore de bureaux, mais nous y travaillons très activement.
Retrouvez l’entretien vidéo avec Marieke Flament réalisé lors d’IN BANQUE 2018 :
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