Eric Jamet, Chief Marketing Officer de Tessi, acteur européen de l’optimisation et la numérisation des processus métiers, nous partage les enseignements clés qu’il tire des résultats de l’édition 2025 de l’étude IN BANQUE / NEXT CONTENT sur les pratiques bancaires des Français dont Tessi est un des partenaires avec TNP Consultants.
IN BANQUE : L’édition 2025 montre une forte progression des parcours numériques. Est-ce enfin l’avènement de la banque totalement dématérialisée ?
Eric Jamet : Ce qu’on observe, c’est une montée en puissance claire du digital, notamment dans les parcours d’entrée en relation. Près de 50 % des ouvertures de compte passent aujourd’hui par un chemin 100 % numérique, de la demande à la signature électronique. Les banques en ligne poursuivent leur percée, surtout chez les jeunes. Mais ce n’est pas la fin de la relation humaine. Même dans ce contexte très digitalisé, 6 clients sur 10 échangent encore avec un conseiller, y compris dans les établissements sans agences. L’humain reste la clé dans les moments engageants.
La fraude documentaire semble également progresser fortement, notamment grâce aux outils numériques. Faut-il s’en inquiéter ?
Oui, clairement. Aujourd’hui, 13 % des Français connectés reconnaissent avoir déjà falsifié un document, notamment pour obtenir un crédit ou ouvrir un compte. Plus inquiétant encore, 37 % des fraudeurs disent avoir utilisé une IA générative pour produire ou modifier les justificatifs. On est face à une nouvelle génération de fraude, plus difficile à détecter avec les outils classiques. C’est pourquoi l’enjeu, pour les établissements bancaires, est de sécuriser les processus en amont, dès la constitution du dossier. Chez Tessi, nous développons des solutions qui allient automatisation, vérifications croisées et supervision humaine pour bloquer ces fraudes sans ralentir l’expérience client.
L’épargne responsable progresse en visibilité, mais les clients semblent encore méfiants. Qu’en pensez-vous ?
Les chiffres sont clairs : 65 % des clients ne savent pas à quoi sert réellement leur épargne quand elle est fléchée vers des fonds responsables. Et plus d’un sur deux n’a pas confiance dans les labels actuels. Il y a un besoin urgent de pédagogie et de transparence. Pour que l’épargne verte ou solidaire devienne une vraie dynamique, il faut rendre visible les impacts concrets, et fournir aux clients des preuves compréhensibles et communiquées clairement. Le digital peut aider, mais là encore, sans une structuration intelligente du discours et sans engagement de fond des établissements, la défiance persistera.
Deux mots de conclusion sur cette étude ?
L’étude IN BANQUE 2025 confirme que la transformation numérique des processus bancaires est bien enclenchée. Même si les clients exigent de plus en plus d’autonomie au sein des parcours d’entrée en relation ou de souscription, ce n’est en aucun cas aux dépens de la clarté des offres, de la sécurité et du relationnel. Le défi pour les banques est alors d’automatiser sans déshumaniser, de sécuriser sans alourdir. Sur ce point, Tessi se positionne comme un acteur clé pour opérer ce juste équilibre, grâce à des parcours digitaux front-to-back de confiance, plaçant le conseiller au cœur du dispositif.