Le président de la start-up, créée fin 2020, décrypte les grands enjeux liés à la finance responsable. Le cofondateur de Goodvest revient également sur Goodvest Kids, un nouveau contrat d’assurance-vie dédié aux mineurs et compatible avec l’accord de Paris sur le climat.
IN Banque : Pouvez-vous nous présenter votre fintech ?
Joseph Choueifaty : Nous sommes une entreprise à mission qui propose des solutions d’investissement et d’épargne engagées pour l’environnement à destination des particuliers. L’assurance-vie a été notre premier produit commercialisé en septembre 2021.
Fin 2022, nous avons lancé Goodvest Kids, une version destinée aux mineurs qui permet aux parents d’investir pour les enfants – avec la même gestion que Goodvest pour les majeurs. Et nous en sommes en train de travailler sur le lancement d’un troisième produit : le plan épargne retraite.
A date, nous recensons 3.250 clients, avec en moyenne 400 nouveaux clients qui nous rejoignent tous les mois. Nous évoluons autour des 30 millions d’euros de collecte et notre équipe est composée d’une vingtaine de collaborateurs.
Comment façonnez-vous vos indicateurs de performance environnementale ?
Nous cherchons à aller plus loin que les labels en vigueur. Aujourd’hui, beaucoup de greenwashing subsiste : par exemple, 80 % des fonds labellisés ISR investissent encore dans les énergies fossiles. Pour pallier cela, nous avons créé une méthodologie « maison », qui fonctionne comme un entonnoir avec différents filtres d’exclusion. Nous analysons plus d’un millier de fonds durables : seuls 5 % environ passent nos critères. Nous excluons intégralement le secteur des énergies fossiles, ainsi que d’autres secteurs peu éthiques comme le divertissement pour adultes, le tabac ou l’armement. Déjà, près de huit fonds dits durables sur dix ne passent pas ce premier filtre.
Deuxième étape : l’analyse de tous les sous-jacents, un par un, sur leur empreinte carbone, que nous réalisons en partenariat avec Carbon4 Finance pour vérifier le bon respect de l’accord de Paris. Notre troisième filtre permet de s’assurer de l’engagement des sociétés qui gèrent les fonds : font-elles le nécessaire pour que leurs valeurs soient entendues et respectées dans les entreprises ? Enfin, les sociétés qui gèrent les fonds doivent être stables et expérimentées. Une fois tous ces éléments réunis, nous construisons un portefeuille sur-mesure pour le client en fonction de la thématique qu’il choisit.
Comment permettre au client de suivre l’impact de ses investissements ?
À tout moment, via un onglet « Impact » dans son interface, le client peut consulter l’impact de son portefeuille, les émissions de CO2 économisées, le détail pour chacun des fonds etc. J’en parlerai davantage au cours de mon intervention le 22 juin lors d’IN BANQUE 2023.
Comment conjuguez-vous digital et humain ?
Nous avons décidé d’être totalement flexibles et de laisser le choix au client. Il peut être en autonomie complète et ne jamais être en contact avec nous ; ou bien, lorsqu’il le souhaite, il peut échanger avec un conseiller par tchat, téléphone, mail ou sur rendez-vous – que ce soit avant le début de la simulation, pendant la souscription ou après : un rendez-vous est toujours à portée de clics.
Quel premier bilan tirez-vous de Goodvest Kids ?
Nous sommes satisfaits de ce lancement qui représente déjà 20 % des ouvertures de compte assurance-vie : c’est beaucoup pour un nouveau produit ! En moins de trois mois, nous avons réalisé plus d’un million d’euros de collecte. Nous enrichissons en permanence notre sélection, que ce soit pour l’assurance-vie dédiée aux mineurs – comme aux majeurs, et nous travaillons sur l’ajout de filtres supplémentaires.
Joseph Choueifaty interviendra sur le thème « Épargne, investissement : les nouveaux services à l’ère des plateformes numériques » lors de l’événement IN BANQUE 2023 le 22 juin à Paris.