Face à un contexte économique incertain, la solution de gestion financière pour les TPE-PME s’adapte aux nouvelles pratiques des consommateurs, aux transformations sociétales et aux nouvelles aspirations des clients. Inflation, levée de fonds, concurrence… Ludivine Baud, Directrice Générale pour la France, revient sur les sujets qui rythment ce début d’année.
IN Banque : Comment définiriez-vous votre rôle chez Qonto ?
Ludivine Baud : En tant que Directrice Générale pour la France, je pilote la stratégie commerciale sur le marché historique de Qonto. Avec la cinquantaine de collaborateurs dans mon équipe, nous nous attelons principalement aux partenariats, au marketing et aux activités commerciales. Je coordonne également les sujets produits, opérations et techniques avec les autres interlocuteurs dans l’entreprise.
Nos 350 000 clients sont répartis sur quatre marchés : la France, marché historique ; l’Allemagne, où nous avons franchement accéléré l’année dernière ; l’Italie ; et l’Espagne. Nous avons un bureau dans chacun de ces pays, ainsi qu’un cinquième à Belgrade.
Au total, notre millier de collaborateurs a accompagné plus de 100 000 créations d’entreprises.
Comment le contexte actuel influence-t-il les comportements des entreprises ?
Cela m’évoque deux mots-clés : résilience pour 2022, et prudence en 2023. 75 % des dirigeants de PME-TPE sont préoccupés par le contexte économique, et le niveau de défaillance a augmenté – même s’il reste inférieur à celui observé avant le Covid. En parallèle, un dirigeant sur deux se déclare toujours prêt à investir.
Après une année record en 2022 sur le front des créations d’entreprises, nous avons vécu un premier trimestre relativement dynamique. Mais face à ce contexte en demi-teinte, nous essayons d’anticiper pour mieux servir nos clients et les accompagner dans la compréhension de ce contexte. Il faut noter que nous observons un certain dynamisme sur le marché et que d’un point de vue croissance, Qonto fait un beau début d’année.
En conséquence, quels nouveaux besoins émergent, et comment y répondre ?
Deux sujets nous préoccupent depuis fin 2022, et rythment aussi début d’année en tant que priorités : le financement et la gestion des dépenses. Pour faire face à ce premier point, nous avons lancé, en janvier, une plateforme de financement pour donner accès à différentes opportunités et types de financement, tout en conservant une expérience intégrée dans le produit Qonto – même si nous travaillons avec quatre partenaires pour cela. Il s’agit de Defacto, Silver, Karmen et October – ce dernier étant notre partenaire historique.
L’expérience est ainsi fluidifiée, simple et rapide avec des montants qui vont de quelques centaines à plusieurs millions d’euros ; et différentes typologies d’emprunt, de taux d’intérêts et de durées de remboursement. Notre objectif est de proposer une gamme complète avec beaucoup de flexibilité mais dans un espace sécurisé. Jusqu’à présent, cette plateforme est un succès, et les trois quarts de nos clients y sont éligibles.
Enfin, la gestion des dépenses est un sujet sur lequel nous travaillons déjà. Nous avons investi il y a quelques mois et avons complété nos fonctionnalités avec une solution de gestion de notes de frais. Car dans cet environnement économique incertain, le contrôle de la dépense fait partie des préoccupations importantes de nos clients.
Quel est votre point de vue sur le développement de la concurrence et des initiatives numériques sur le marché des pros/entreprises ?
Avec 3,1 millions de TPE-PME en France, et 25 millions en Europe, le marché est vaste ! 350 000 clients ont déjà fait confiance à Qonto, et notre ambition est d’atteindre le million en 2025.
La concurrence est saine – nous sommes sur une catégorie encore jeune et au sein de laquelle nous essayons de créer notre propre catégorie. Nous sommes les seuls à pouvoir proposer à la fois un compte professionnel et différents outils de gestions de finances professionnelles. C’est une immense opportunité, ainsi qu’une très grande responsabilité.
Vous avez levé 486 millions d’euros il y a un an et demi : quelle est la feuille de route qui l’accompagne ?
Nous avons eu la chance de faire cette belle levée de fonds au bon moment. Nous avons différents enjeux : le premier est commercial avec l’objectif d’atteindre un million de clients en Europe en 2025. Nous avons aussi un enjeu de croissance et d’investissement dans nos équipes, ainsi que l’envie d’améliorer nos produits en restant au plus près de nos clients, sans toutefois perdre la connaissance et la proximité nécessaires.
Nous avons également un enjeu plus visible et encore plus ambitieux avec un objectif d’expansion à l’international car nous avons prévu d’investir 100 millions d’euros sur nos marchés internationaux d’ici 2025.
Enfin, nous avons fait l’acquisition l’année dernière du champion de la fintech allemande Penta. L’intégration de cette solution, qui nous a bien occupé l’année dernière, est en très bonne voie. Ce vaste chantier a justement été rendu possible grâce à cette levée de fonds.