Reda Charai est le cofondateur et Chief Revenue Officer de cet établissement de paiement régulé par la Banque de France, et qui met au profit des entreprises des solutions de virement innovantes et sécurisées dans une vingtaine de pays. Avant son intervention lors d’Innovation B2B 2024, organisé par Next Content (éditeur d’IN BANQUE), il revient sur la stratégie de Fintecture consistant à s’adresser désormais aux grands comptes.
INNOVATION B2B : Pouvez-vous retracer les grandes lignes de l’aventure Fintecture ?
Reda Charai : Fintecture est un établissement de paiement français, régulé par l’ACPR, qui réinvente le paiement par virement. En éliminant les contraintes associées aux méthodes de paiement traditionnelles, il permet aux entreprises de sécuriser leurs ventes, même les plus complexes en B2B, et donc de générer du chiffre d’affaires additionnel. Lancé en 2020, Fintecture a mené une série A de 26 millions d’euros en 2021, pour un total de 32 millions d’euros levés, et a obtenu le prix de la Fintech de l’année par l’AGEFI en 2023.
Notre produit a été créé sur la base d’une opportunité réglementaire – la DSP2 – qui oblige les banques européennes à mettre en place des API pour que des établissements de paiement agréés puissent s’y connecter et fournir des services financiers. Nous avons donc décidé de construire notre propre infrastructure dans la zone SEPA pour fournir des solutions de paiement compte à compte.
Notre objectif est de faciliter l’expérience du virement, qu’il soit à destination d’un consommateur ou d’une entreprise fournisseur. Pour faire un règlement via Fintecture, il n’est pas nécessaire de saisir l’IBAN du marchand, ou quelconque autre information – c’est aussi facile qu’un paiement par carte. Fintecture compte parmi ses clients plus de quarante leaders du marché comme Leroy Merlin, Auchan Retail, Edenred, Pluxee, Saint-Gobain Distribution, Rexel, Bricoman, dont certains encaissent plus d’1 milliard d’euros par an. Plus d’un million de payeurs utilisent également Fintecture pour régler leurs achats chez nos différents clients.
Comment le virement peut-il être complémentaire à la carte ?
Je suis convaincu que l’open banking ne va pas remplacer le duopole Visa/Mastercard. Nous ne sommes pas en concurrence avec eux – nous complétons leur offre en traitant une partie des paiements qui n’aboutissent pas par carte bancaire par exemple – c’est le cas de 10 à 15 % des gros paniers en France, que ce soit dû à un problème technique, une suspicion de fraude ou un plafond atteint. Le marchand garantit ainsi la sécurité de ses ventes les plus stratégiques en utilisant le virement Fintecture pour les montants élevés.
Pour les paiements plus importants, dans l’automobile ou l’ameublement par exemple, nous sommes aussi très pertinents car nous sommes une alternative déplafonnée et qui réduit les coûts opérationnels en automatisant les tâches métiers, telles que la réconciliation, permettant ainsi aux équipes de se concentrer sur des missions plus stratégiques.
Pourquoi avez-vous orienté votre stratégie vers la cible grands comptes ?
Aujourd’hui, notre constat est que les solutions de paiement traditionnelles persistent, car elles sont ancrées dans les habitudes d’achat en B2B comme en B2C. Par exemple, dans un contexte B2B le virement concerne plus de 90 % des paiements. Toutefois, ces méthodes de paiement historiques comportent des limitations qui brident le chiffre d’affaires des entreprises et affectent leur productivité, d’où la nécessité d’avoir des moyens de paiement adaptés, qui garantissent une conversion optimale.
Nous croyons que le paiement ne consiste pas uniquement à transiter des fonds d’un compte A vers un compte B. Au-delà du flux financier, il est au cœur d’une chaîne de valeur déterminante dans la croissance et la rentabilité de l’entreprise. Il est l’aboutissement d’un accord commercial entre l’acheteur et le vendeur ; il est donc central dans l’expérience client, la productivité des équipes, la gestion de la trésorerie, la rapidité d’exécution du service, ou de la livraison de la marchandise…
En mettant la technologie au service de la digitalisation du virement bancaire, pour doter les entreprises d’outils de paiement performants, leur permettant de maximiser leurs performances commerciales et booster leur chiffre d’affaires, nous avons fait le choix de nous concentrer sur une cible grands comptes.
Qu’est-ce qui vous différencie des autres acteurs du secteur ?
Nous avons un positionnement unique sur le marché, bien au-delà de l’Open Banking. Après deux ans de R&D, Fintecture a lancé en 2020 sa première solution de paiement basée sur l’initiation de paiement et a depuis complété sa gamme produit, tirant profit des technologies actuelles, qu’elles soient issues de l’open banking ou non, avec un seul objectif : proposer des solutions de paiement efficaces – se positionnant ainsi comme un véritable « outil métier »
Nous avons également une offre de produit complète. Nous sommes les seuls sur le marché à proposer une offre complète de trois produits d’encaissement et un produit de décaissement par virement, complétée par des fonctionnalités clés à la vente (comme la lutte anti-fraude ou la gestion des remboursements)..
Nous sommes aussi un établissement de paiement régulé. En plus des licences 7 et 8 (service d’initiation de paiement PIS et d’information sur les comptes AIS), Fintecture a obtenu les agréments 3.a, 3.c et 5 pour l’exécution des opérations de paiements et l’acquisition d’ordre de paiement. Ces agréments complets nous permettent d’opérer les cas d’usage les plus complexes, tout en étant soumis à un contrôle permanent sur la robustesse de notre infrastructure et la conformité de nos opérations.
Enfin, nous opérons avec des partenaires solides qui drainent notre croissance. Il s’agit de leaders sur leur marché, comme Société Générale, Allianz Trade et Verifone.
Fintecture interviendra durant la conférence Innovation B2B 2024 organisé par Next Content (éditeur d’IN BANQUE également), le 12 décembre aux côtés de Rexel sur le thème « Trésorerie et paiement : innover pour booster le développement e-Commerce ».