Stéphane Labadie est le Président Directeur Général de Luminess, une entreprise spécialisée depuis longtemps dans le traitement et l’identification des documents, l’IA, et l’externalisation des processus métiers. Dans le contexte actuel du développement de parcours numériques de plus en plus fluides et instantanés, quel équilibre entre technologie et humain ?

IN Banque : Vous avez lancé en 2024 une solution dédiée au KYC pour les personnes morales. Quelles sont ses caractéristiques ?
Stéphane Labadie : C’est une solution de KYB (ndlr: Know Your Business) effectivement qui s’appuie sur des briques d’identification numérique, de contrôle des documents justificatifs avec notre plate-forme IDP (ndlr: Intelligent Document Processing) Lumia, mais qui comprend aussi une phase d’analyse du contenu sur laquelle nous croyons à l’association entre technologie et humain pour un taux de qualité maximal. En effet l’automatisme présente toujours le risque de déraillements, aussi cette phase présente un contrôle humain, assuré soit par l’agent chez le client, soit par des spécialistes Luminess, formés aux spécificités loin d’être triviales du KYC des personnes morales. Enfin, notre solution assure l’archivage à valeur probante.

Comment concilier contrôles manuels et nécessité de réactivité forte, de réduction des délais ?
J’aurai l’occasion, lors de mon intervention du 19 juin lors d’IN BANQUE 2025, de détailler plus ce sujet, mais le besoin d’humain ne signifie pas pour autant que des gains de temps extrêmement importants ne soient pas dégagés grâce à la technologie. Certains agents en banque peuvent passer traditionnellement quatre heures sur des dossiers complexes de KYB, mais avec nos solutions le délai peut être réduit à quelques minutes ! Cela autorise l’agent à se focaliser vraiment sur son cœur de métier. Comment y arriver dans un domaine où tous les documents ne sont pas forcément standardisés, où il existe des problématiques multilingues de surcroît ? En utilisant des méthodes d’apprentissage par proximité, en étant capable de s’appuyer sur une large bibliothèque de modèles, et en disposant d’une force d’analyse humaine en interne. Nous traitons plusieurs centaines de milliers de documents par an, aussi notre force, basée sur notre longue expérience accumulée, c’est la massification pour industrialiser les cas d’usage.

Ces cas d’usage justement, quels sont-ils principalement ?
D’abord l’entrée en relation, puis aussi la lutte contre la fraude bien sûr. Je pourrai citer aussi des parcours de gestion de remboursement par exemple. Tous les processus, finalement, où la confiance entre deux tiers doit être assurée dans les meilleurs conditions. Nous nous appuyons par ailleurs sur un grand nombres de normes, en particulier le règlement européen eIDAS (ndlr: Electronic IDentification, Authentification & trust Services). Je mentionnerai aussi que nous disposons d’équipes de développement pour des besoins sur-mesure.

Comment peut-on encore innover dans vos domaines ? Quels sont vos axes de recherche ?
On peut encore trouver des gains en matière de diminution des temps de réponse, d’augmentation de l’efficacité. Je pourrai développer également cela le 19 juin, évoquer comment nous travaillons par exemple sur un portefeuille des attributs de l’individu, etc. Nous avançons aussi sur une approche modulaire, la capacité de notre plate-forme à proposer de plus en plus de micro-services pour couvrir rapidement des besoins à la demande.

Vous évoquiez l’archivage. Cette problématique pose la question de la bonne traçabilité mais aussi de la souveraineté des données. Comment travaillez-vous là dessus ?
Oui, l’archivage à valeur probante implique de pouvoir déterminer la conformité en tout point entre le document archivé et l’original, et nous permettons cela, nous sommes certifiés NF 461 ; de même que nous permettons aux données d’être hébergées sur un cloud souverain. Nous avons également nos propres data centers à Mayenne et Laval. Luminess, dans un secteur où beaucoup de nouveaux entrants se spécialisent sur des aspects précis, offre une approche large avec, et j’insisterai vraiment là-dessus, une capacité d’industrialisation dans les règles qui n’est pas à la portée de tout le monde.

Stéphane Labadie interviendra sur le thème « Services numériques aux entreprises et professionnels, parcours et stratégies client » lors de l’événement IN BANQUE 2025 le 19 juin à Paris.

Programme IN BANQUE 2025